lundi 9 mars 2015

Les cadres : un rapport ambivalent à la déconnexion

Dans le cadre de ses Entretiens Experts, l'APEC a interrogé 450 cadres du secteur privé "sur les conséquences de la généralisation des appareils mobiles connectés" (ordinateur, portables, etc..) sur leur quotidien.

1 cadre sur 3 ne déconnecte jamais. 72 % des sondés estiment que cette connexion permanente augmente leur charge de travail et 89 % jugent que les nouveaux outils de communication contribuent à les faire travailler hors de l'entreprise. Mais dans le même temps, ils estiment normal de travailler entre 10 et 20 % de temps de travail en plus hors de l'entreprise...

S'agissant de la conciliation de leur vie professionnelle et personnelle, pour 55 % des cadres cette connexion permanente "apporte de la souplesse dans l'organisation du travail" mais vient perturber la vie personnelle et familiale. Pour 60 % d'entre eux elle affecte négativement leur qualité de vie.

Enfin, et ce n'est pas le moins important, les cadres jugent que cette connexion trouble le travail collectif et les relations d'équipe.

Il apparaît clair que les cadres ont absorbé en 20 ans les profondes modifications des conditions de travail générées par les TIC et parallèlement accepté, de fait, que leur temps de travail soit rallongé. Et ils pensent majoritairement que leur charge de travail à distance va continuer à augmenter. Présentéisme forcené, connexion permanente, on peut légitimement s'interroger sur les perspectives d'évolution à long terme... Augmentation des burn-out (le cabinet Technologia estime déjà à 11 % les salariés français en risque élevé de burn-out...), des accidents de voiture, des divorces... ? Ou nouveau modèle gouvernance collective de l'information ?

La seconde solution serait préférable. Or les cadres sont sur le plan individuel ambivalents sur le sujet. Les organisations professionnelles, les entreprises ont un rôle essentiel à jouer. Les solutions ne pourront être que collectives.

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