mardi 17 mars 2015

Les phobiques de l'info

13 mars 2015 - Grazia
par Gaël Le Bellego

Pour échapper à la profusion médiatique oppressante et vivre plus heureux, ils ont décidé de filtrer, voire couper le robinet à news. Et si le monde tournait plus rond ainsi ?

"Oh tu sais, j'ai pas trop suivi", rétorque instinctivement Salomé à son père quand il lui parle de l'Ukraine ou du virus Ebola. Cette commerciale de 27 ans est "infophobe". Charlie, la Grèce ou le "procès du Carlton de Lille" ne passent pas par elle. Car Salomé ne lit pas la presse, ni papier ni Web, "juste Le Canard Enchaîné dans l'avion". Jamais de télé, et sa radio est réglée sur FIP. "A quoi bon être au courant de choses sur lesquelles je n'ai pas prise ? C'est égoïste, mais en coupant, je me sens légère, moins stressée."

D.R.
Pour 64 % d'entre nous, les médias ne délivrent pas assez d'infos positives, selon un sondage Harris Interactive ("Les médias et les enjeux d'une information positive". Il y a la nature des news, souvent anxiogènes, mais aussi leur haut débit. "Entre chaînes et stations d'info en continu, avec bandeaux qui clignotent, réseaux sociaux, blogs, c'est la démultiplication des sources, la course hystérique au buzz, donc l'écrasement, la surcharge informationnelle", analyse Caroline Sauvajol-Rialland, fondatrice du cabinet de conseil So Comment et auteur d'Infobésité : comprendre et maîtriser la déferlante d'informations. "Et puis, smartphones et objets nomades exposent aujourd'hui à une connectivité non-stop. Ce qui pose ce défi passionnant : maîtriser ces flux, les contrôler. Devenir acteur, et plus juste un récepteur."

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