lundi 25 novembre 2019

Selon une étude IMS, plus d'un salarié sur deux dépassé par le flux de mails par Fanny Jacques

Ce mercredi, IMS présentait les résultats de son baromètre «Infobésité» sur la gestion des flux d’informations au Luxembourg. L’enquête menée durant l’été indique notamment que 62% des sondés estiment recevoir trop d’informations au travail.

IMS –Inspiring More Sustainability s’est attaqué à une problématique centrale au Luxembourg: l’infobésité. Comprenez par là un flux trop important d’informations qui transitent par mail. Financé par le Fonds social européen et le ministère d’État et supporté par le ministère du Travail, la Chambre des salariés et la Chambre de commerce, IMS s’est donc associé avec le Liser afin de mener une étude globale sur cette thématique. Étude présentée mercredi. 1.372 personnes ont répondu au questionnaire, toutes membres du réseau IMS.

En moyenne, les sondés estiment recevoir plus de 61 mails chaque jour, soit un toutes les 8 minutes (pour 8h de travail). Il faut toutefois nuancer ces chiffres, car l’enquête s’est tenue durant une période plus calme au niveau du travail, c’est-à-dire durant les vacances d’été. Le flux de mails y est donc relativement moindre que durant le reste de l’année.

Il n’empêche que 62% des répondants ont estimé recevoir trop d’informations quotidiennement. La plupart pensent d’ailleurs que cela engendre un risque de passer à côté d’une information importante. Selon l’enquête, 66% vérifient systématiquement leur boîte mail dès qu’ils voient qu’un nouveau message est arrivé. Alors qu’en paramétrant les notifications de mails pour un tri automatique, on pourrait diminuer le stress au travail de 26%.

L’infobésité tue la productivité
Cela semble anodin au premier abord, mais l’infobésité conduit à des risques élevés, que ce soit au niveau individuel ou collectif . Au niveau individuel, l’overdose de mails biaise le rapport au temps, qui semble accéléré: les interruptions sont nombreuses, on ne hiérarchise plus les urgences et on risque de tomber dans la surconnexion. Tout cela peut provoquer du stress, un déficit de l’attention, une créativité restreinte, des crises de décisions (impossibilité de faire un choix au bon moment), et même une tétanie de l’erreur (une forte peur de mal faire). Ce qui conduit à une insatisfaction et un désengagement du travailleur.

Au niveau de la collectivité, l’impact est encore plus important puisqu’il concerne un groupe, une entreprise. Lorsque l’infobésité est trop prégnante, l’entreprise ne parvient plus à différencier urgent et important. Les arrêts de travail sont en hausse, le turnover élevé et la marque employeur faible. Ce qui joue sur la productivité, l’agilité de l’équipe et l’innovation, qui s’en trouve ralentie.

22% se plaignent de la «work-life balance»
Au sein de l’enquête, IMS a également analysé en profondeur deux facteurs: la satisfaction au travail et la performance, et la conciliation vie privée et vie professionnelle. Il apparaît que 10% des sondés estiment être totalement insatisfaits de leur travail et de leur employeur. 58% estiment être performants, mais ne sont pas satisfaits de leur employeur. Seuls 32% sont pleinement heureux dans leur vie professionnelle.

Quant à l’éternelle «work-life balance», elle est également mise à mal par ce flux tendu d’informations. 22% des sondés se noient littéralement sous les mails pendant et en dehors des heures de travail. Ils écopent également de plaintes de leur entourage quant à leur mauvaise gestion professionnelle. 59% parviennent à séparer totalement leur vie privée de leur cadre professionnel et 18% séparent relativement bien les deux aspects, mais autorisent quelques incartades professionnelles dans la sphère privée sans que cela ne pose de souci.

FANNY JACQUES

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