mercredi 30 septembre 2020

Stop l'infobésité

DIAB 225 Innovations  - D. M. Rédacteur

L'infobésité (terme francisé d'invention québécoise, issu de l'anglais Information Overload) est un concept désignant l'excès d'informations reçues par une personne qu'elle ne peut traiter ou supporter sans porter préjudice à elle-même ou à son activité. Elle est également évoquée par le sociologue Edgar Morin sous le terme « nuage informationnel ».

Aujourd'hui nous vivons dans un monde rempli d'informations. Nous constatons ce phénomène au travers des réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram et autres) et aussi avec Internet et ses multiples sites proposant des informations à la fois justes, fausses, comiques, satiriques et haineuses.

L'humain est au centre de ce phénomène à la fois émetteur et récepteur de cette vague d'informations. Un bon nombre de personnes en voyant ces propos diront qu'être entouré d'informations est une bonne chose surtout si les informations se propagent aussi vite, mais nous voyons avec ce phénomène l'arrivée des Fakes News dont le concept fut nommé par l'actuel Président américain Donald Trump lors de sa campagne de 2017. Ce terme traduit la création de rumeurs pour semer la confusion chez l'internaute à des fins financières, politiques ou autres. Cela s'est vu avec la machine de Donald Trump, la Breitbart News, qui a communiqué des fausses informations en faveur du candidat républicain.

Madame Lætitia Dalbin, Renault, affirme dans un livre blanc conçu par le Centre National des Arts et des Métiers (CNAM) et les Directeurs Commerciaux de France (DCF) en avril 2016 que « l'objectif n'est donc plus d'informer le lecteur mais de l'attirer ». Les Fakes News constituent l'un des effets néfastes de l'infobésité. Victor Montvilof, de la division de l'information et de l'informatique de l'UNESCO parle également de l'info-pollution. Selon lui, ce trop-plein d'information, que l'on retrouve sur le net, alourdit et abrutit l'esprit des usagers. Ces derniers ne reconnaissent plus ou pas « la vraie information », c'est-à-dire, une information utile et fiable.

En Côte d'Ivoire, cela est observé chaque jour au vu d'un taux d'alphabétisation assez faible. En 2019, la ministre de l'Education Nationale Madame Kandia Kamara a déclaré que ce taux était de plus de 43 % lors d'une conférence de presse. Le gouvernement ivoirien avait déclaré que chaque commune d'Abidjan serait dotée d'un centre de dépistage au Covid-19. Cette information a été détournée pour déclarer que le gouvernement ivoirien devait ouvrir un centre d'accueil de malades du Covid-19 dans la commune de Yopougon Toit rouge. Cela a créé une émeute qui a causé la destruction du centre de dépistage au Covid-19.

Cette infobésité participe à la destruction de la concentration du peuple, entre les fils d'actualités de leurs proches, de leurs stars favorites, des médias, des politiques, des institutions sociales et économiques. Nous écrivons cet article pour éveiller les consciences sur ce phénomène qui n'est pas nouveau. Certains auteurs se sont penchés sur cette thématique comme Caroline Sauvajol-Rialland, maître de conférences à Sciences Po Paris et Université Catholique de Louvain, a étudié la surcharge informationnelle en entreprise. Oui cette Infobésité touche toutes les strates de la société. Nous vous exhortons à étudier cette thématique car seul l'individu peut être acteur et faire le tri de cette masse d'information.

Une solution que préconisent de nombreux auteurs et chercheurs est la déconnexion individuelle afin de lutter contre l'infobésité. Etre en capacité d'évaluer l'information à laquelle on est confronté est un enjeu majeur. Nous sommes passés d'un cadre d'obtention de l'information à celui de tri et d'évaluation. Avant les gens allaient dans les bibliothèques ou le tri de l'information était déjà effectué. Aujourd'hui, ils y accèdent via leur ordinateur, sans barrières.

Pour Claude Baltz, philosophe et professeur en Système d'information de communication à Paris 8, il n'y a « pas de société de l'information, sans culture d'informationnelle ». Nous sommes à la fin de cette note, qui se voulait explicative. Prendre au sérieux cette surinformation est un atout pour nos communautés car nous assisterons peut-être à des fous de la surinformation".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire